Fouad Laroui,Chroniques de l’autre rive (En entretien au MODEL 2020 avec Francesca Isidori)

Cette année je n’ai pas écrit de livre, mais mon éditeur a voulu prendre parmi les chroniques que j’écris dans divers journaux (Jeune Afrique, Post Scriptum) pour composer un recueil.Le fil conducteur c’est mon regard marocains sur les problèmes de notre époque.Un regard de passeur.Notre époque est une époque d’incompréhensions culturelles. Je n’ai pas les clefs pour changer les mentalités. Au Maroc, 85% des problèmes sont rifains.On a tendance à juger les autres avec nos propres critères.

Un exemple : Un professeur lit un journal, il y a un supplément en anglais sur les problèmes actuels qu’un homme lui demande de lire. Le professeur tend la page et réclame une somme correspondant au montant de cette feuille.

On peut s’offusquer, et en conclure que l’homme est radin. Mais il se trouve que cet homme offre 10% de son salaire mensuel à une association.Le prix de la page du journal, il le justifie ainsi  »Les bons comptes font les bons amis ». Quand on commence à comprendre les codes culturels des autres, les traumatismes s’effacent.

Un autre exemple : Lors du match au cours duquel l’Algérie avait gagné par 5/0 contre le Maroc, le capitaine de l’équipe algérienne était allé s’acheter une belle veste en cuir. Au moment de régler, le vendeur refuse l’argent. Il a reconnu le joueur et lui offre la veste.Un maghrébin comprend le geste, un hollandais, non. (Monique Chaïbi)

Ecouter Fouad parler du livre : https://www.youtube.com/watch?v=iqUT5rQncwI