Les Etoiles de Sidi Moumen », Mahi Binebine, Flammarion
Yachine raconte comment il a grandi vite et est mort encore plus vite, à Sidi Moumen, cité en lisière de Casablanca, parmi ses dix frères, une mère qui se bat contre la misère et les mites, et un père ancien ouvrier, reclus dans son silence et ses prières. C’est un enfer terrestre qui a l’odeur des décharges publiques devenues terrains de foot, du haschich et de la colle qui se sniffe, des plongeons interdits dans la rivière tarie, des garages à mobylettes déglinguées. Alors, quand on leur promet que le paradis est à la porte d’en face, qu’ont-ils à perdre, lui et sa bande d’amis « crève-la-faim » ?
Sidi Moumen, un bidonville de Casablanca parmi d’autres. Sa décharge, ses familles nombreuses qui vivent dans une seule pièce, son désespoir, sa pauvreté, sa solidarité, ses drogues et sa violence. Échouer là-bas, c’est la « confluence naturelle de tous les déclins ». C’est dans ce tableau décrit à demi ou à plein mots que Mahi Binebine fait évoluer Yachine, son frère Hamid et ses amis Fouad, Azzi, Khalil et Nabil. Ils forment les étoiles de Sidi Moumen, l’équipe de foot la meilleure de la ville, une bande de jeunes enfermés dans la misère et l’ignorance.
prix « Coup de Coeur » 2011
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