Ce premier tome des « Carnets d’Orient » de Jacques Ferrandez réunit en un volume unique les cinq premiers tomes de la série (de « Carnet d’Orient » 1987 au « Cimetière des princesses » 1995) – soit l’époque historique s’étendant des premières années de la colonisation de l’Algérie à la veille de l’insurrection du 1er novembre 1954. Bonus: en complément de l’album, un carnet de croquis relié, à la manière d’un fac-similé, rassemble les peintures réalisées par Joseph Constant, le personnage principal du premier volume de la série. Préface de Jean Daniel. En 2011, l’intégrale de tous les albums de la série sort à son tour.
« Terre Fatale » Préfacés par Jean-Claude Carrière, Benjamin Stora, Jean Daniel, Fellag, Maïssa Bey les «Carnets d’Orient» de Jacques Ferrandez inscrivent dans l’histoire littéraire une saga dessinée de l’Algérie, entre 1830 et 1962. Le dixième et dernier volume, «Terre fatale» (Casterman), raconte la vie de femmes et d’hommes au moment de l’indépendance.
«On sait qu’ils vont continuer à vivre, dit l’auteur, mais ayant mis vingt-cinq ans de ma vie dans cette série, je n’ai pas envie de parler de Bouteflika.» Il ne veut pas en dire plus sur le «gros gâchis» actuel. D’origine pied-noir, Jacques Ferrandez est l’auteur de nombreux et sublimes carnets de voyage (Irak, Liban, Cuba) et de polars avec Tonino Benacquista. «La BD a acquis son droit de cité, et je suis heureux que ma série soit désormais inscrite dans des programmes pédagogiques», dit-il.
Parmi les préfaciers, la romancière algérienne Maïssa Bey, dont le père, instituteur, fut assassiné. Evoquant Camus, elle parle des «clivages imposés par les appartenances, sans qu’il faille pour autant renier les siens». Elle remercie Ferrandez de se faire «l’écho du désarroi des Algériens, de leurs faiblesses, de leurs contradictions, car il faut le répéter, ce fut une guerre». Et elle invoque «le pacte de vérité avec le lecteur», cher à Paul Ricoeur.
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