Nos amis du Gers avaient déjà vu le film que nous donne ce centre culturel qu’est la Pizzeria Belfort à Toulouse, le 10 mai 2019, en présence de Metref.
Tourné dans un café parisien, le documentaire retrace l’histoire de l’immigration algérienne en France, à travers les témoignages d’enfants d’immigrés nés ou arrivés en France dans les années 1930, d’immigrés ayant vécu et participé à la guerre de libération et de ceux qui ont quitté le pays dans les années 1990, sous la menace terroriste, selon son réalisateur et co-scénariste.
L’histoire de l’immigration est également analysée sur plus d’un siècle, grâce à l’apport des historiens Benjamin Stora, Mohamed Harbi et Omar Carlier qui recadrent sur la durée ce que fut la sociabilité des cafés de Barbès..
Le film aborde le « café » comme un « substitue au village » algérien, un « haut lieu de rassemblement » de militants nationalistes, de syndicalistes et de politiques, ou encore comme un espace et point de chute pour intellectuels et artistes, explique le réalisateur.
Le réalisateur dit s’être pencher sur les conditions des immigrés à différentes époques, sur la solidarité communautaire et l’organisation du mouvement national ainsi que sur le rayonnement des artistes algériens dans ce lieu de rencontre « hautement social », qu’est le café.
Peu de films disent aussi nettement ce que fut la politisation nationaliste des algériens immigrés en France. Ils ont puisé dans le syndicalisme français leurs solidarités. Ils ont assuré l’essentiel du financement des mouvements nationalistes. Restés durablement fidèles à Messali Hadj, leader historique de l’Etoile Nord-africaine, ils militent au sein du MNA qui s’affronte de manière sanglante au FLN, au départ branche dissidente qui peu à peu quadrille les bastions ouvriers des immigrés. Ceux-ci ne peuvent que s’engager, quand ils ne sont pas contraints pour survivre de faire allégeance à la fois au MNA et au FLN… tout en donnant des gages aux autorités françaises.
« Une journée au Soleil » a été coécrit avec la journaliste française Marie-Joëlle Rupp, fille du militant anticolonialiste Serge Michel et auteure, entre-autres, de « Henri Alleg, Serge Michel, regards croisés sur la presse de combat ».
Journaliste, écrivain et documentariste, Arezki Metref avait réalisé le documentaire « At Yani, paroles d’argent » en 2013 et le reportage « Le plateau de la pluie ».