Lecture préparée et réalisée par la Compagnie du dernier étage, au Maghreb des livres 2016, organisé par Coup de soleil avec l’Hôtel de ville de Paris
Beyrouk, Le tambour des larmes, Elyzad, Tunis, 2015
Naissance en 1957 en Maurétanie, 1er roman « Et le ciel a oublié de pleuvoir » 2006 ; 2009 Nouvelles du désert. En 2013 le roman le griot de l’émir est présenté au MDL, un livre qui, comme le tambour des larmes se passe dans le désert maurétanien. Les époques ne sont pas les mêmes mais dans les 2 ouvrages on retrouve l’importance des traditions chez les peuples nomades, traditions parfois défendues avec une grande violence.
Le Tambour des Larmes montre la rencontre entre le monde des nomades et la modernité, d’abord un campement de prospecteurs de métaux ou de pétrole qui s’installe à proximité de celui des Oulad Mahmoud des éleveurs à moitié sédentarisés, puis plus tard la ville (Atar puis Nouakchott) Rayhana nièce du chef est séduite par un jeune du monde des prospecteurs. Sa mère l’emmène au bord de la mer chez les pêcheurs Imraguens pour cacher sa faute. Elle accouche loin des siens et sa mère l’oblige à laisser son fils à la garde d’une vieille imraguen qui s’est occupée d’elle. Ramenée chez les siens et mariée un homme de la tribu elle s’enfuie à la recherche de son fils emmenant le tambour sacré de la tribu. A Atar puis à Nouakchott elle tente de retrouver son fils mais sa famille la poursuit ainsi que tous ceux qui lui viennent en aide.
Un contraste fort entre la vie traditionnelle chez les éleveurs ou les pêcheurs imraguen le modernisme, une certaine licence dans les villes, le silence du Sahara ou de la zone côtière et l’agitation des villes.
Contraste aussi entre une certaine liberté des individus à la ville et l’emprise énorme de la tradition et de la tribu au Sahara.
(Françoise Bataillon)
Le prix Kourouma a été attribué en avril 2016, dans le cadre du Salon du livre de Genève, au Mauritanien M’Barek Ould Beyrouk pour son dernier roman « Le tambour des larmes ».
L’ouvrage compte l’histoire de la belle Rayhana, séduite et abandonnée, à laquelle son implacable mère vole l’enfant née de ces amours scandaleuses. Pour se venger de la morale impitoyable de sa tribu nomade, elle dérobe le tambour sacré et fuit se cacher en ville, là où la liberté est grande mais tellement froide. Un livre prenant, où tout est déchirement.
Né en 1957 à Atar, l’un des chefs-lieux du Sahara mauritanien, Beyrouk a été nourri de littérature – notamment de Victor Hugo – par son père instituteur. Son détour par l’étude du droit ne l’a pas empêché de créer le premier journal indépendant en 1988, « Mauritanie demain », où il a publié éditoriaux et nouvelles.
voir aussi sur youtube https://www.youtube.com/watch?v=6a0F2H39Xo0
et pour La compagnie du dernier étage: http://lacompagniedudernieretage.fr