Dernier ouvrage « Loin du vacarme » ‘Ed. Sindbad – Actes Sud)Mohamed Berrada (« Résister par l’écriture », café littéraire, Animateur Yves Chemla)
Il ne s’agit pas d’un roman historique bien que sa structure y fasse penser.Un jeune chômeur (diplômé) est choisi pour récolter les témoignages de contemporains sur la seconde partie du XXème siècle.Il se retrouve donc face à un avocat d’un certain âge, aux idées traditionalistes.Un jeune avocat né après l’indépendance, aux idées plus libres dont on suit les aventures amoureuses et sexuelles.Une jeune psychiatre qui rentre de France où elle a suivi ses études. Elle est féministe et veut aider les marocains à s’aider eux-mêmes.Le jeune chômeur est le perdant de l’histoire, il a 30 ans, a suivi de hautes études mais n’a pas trouvé de travail. Il ne lui reste que l’écriture comme abri, comme refuge. C’est un roman à haute voix qu’il prépare (du fait de l’illettrisme rampant dans le pays).Quelque chose se délite chez les personnages au cours de leur vie.C’est une histoire vécue de l’intérieur.On y retrouve les années de plomb, le manque de liberté.
Y.C : Les erreurs aussi ! Une scène particulièrement y fait penser, celle du mariage où viennent de France des invités que l’on veut impressionner, mais il n’en ressort que la lourdeur des traditions, à travers une générosité étouffante, un excès de nourriture. Le second personnage sort de sa classe sociale mais c’est un personnage négatif. De gauche au départ, il vire de bord après la visite d’un ministre PS venu de France.Le troisième personnage est également trentenaire, c’est une femme. Avec elle on entre dans un autre registre, dans l’intime.Les femmes au Maroc sont plus éveillées que les hommes. et prêtes à une évolution des moeurs. De plus, elle a vécu en France.
J’ai lu votre roman d’une traite, et apprécié les débats politiques qui rendent particulièrement vivante la situation sous les années de plomb. Sous Hassan II de 1970 à 1999. (Monique Chaïbi)