Les dix ans de notre association Coup de soleil ont été célébrés au pire moment de la « décennie noire » algérienne. Nous étions sans doute encore plus que en 2019 plongés dans l’histoire d’une Algérie qui collait à la peau de la plupart d’entre nous. D’où l’intérêt de feuilleter le livre coordonné par Eric Fottorino Mille et un soleil(Stock, 380 pages, préface de Georges Morin, 1995). Fottorino a su mettre en scène près de 80 contributions : quand on demande aux amis leurs témoignages, on reçoit de tout : trop court ou trop long, vue large ou égocentrique, bien rédigé ou à « reprendre ». Sans un artisan habile et dévoué le livre n’aboutit pas : on ne nous dit pas si il a travaillé seul ou en équipe pour cet ouvrage.
Celui-ci est organisé en cinq chapitres. Pour mémoire(23 notices) nous donne des souvenirs, où j’ai pointé Camille et Yves Lacoste. Puis 6 notices « c’est pour rire » nous donne nos humoristes, caricaturistes. 20 notices « chapeaux bas »ciblent des appuis à l’action de l’association Coup de soleil. 6 autres rendent hommage à Rachid Mimouni qui vient alors de mourir. Et 21 notices enfin « Ici, là-bas, vivre »donnent de précieuses informations sur beaucoup de nos amis : G. Morin, Chaulet, Charles Guibbaud, Azouz Begag, etc : j’y apprends qui fut Kacem Boussouar, devenu berger au Col du Lautaret, Jean René Chevallier, fils du maire d’Alger, Jacques. Daniel Junqua, à l’époque pilier parisien de Coup de soleil, qui fut correspondant du journal Le Monde en 1978-82, Michel Wilson, qui quitte à 13 ans l’Algérie en 1955 et est conseiller culturel à l’ambassade française en Ethiopie en 1987/ 89 .
En annexe un manifeste sur la substance de notre communauté franco maghrébine s’appuie sur un tableau démographique. Si « nous » sommes en 1995 six millions, une génération plus tard, entre diffusion des familles et dilution des héritages ne serions nous pas devenus au moins dix millions ?