DAURE-SERFATY Christine, La femme d’Ijoukak, Ed. Stock/ Tarik, 1997 Écrivaine et militante française des droits de l’homme, en particulier au Maroc où elle a embrassé la cause des victimes de la dictature d’Hassan II et, à distance, a joué un rôle déterminant dans l’évolution du régime. Elle est aussi l’épouse d’Abraham Serfaty le célèbre militant de gauche marocain qu’elle a contribué à sauver du bagne.
Le livre : Quelle est cette femme qui, au temps des Français, promenait sa démence solitaire dans les rocailles du col du Tizi n’Test d’où l’on voit – dit-on – l’Afrique de toute sa largeur étalée ? Et pourquoi Géraud, l’homme énigmatique rencontré en France par Mathilde la narratrice et retrouvé à Ijoukak, inquiète-t-il tant Lahcen, qui savait si bien naguère, pour la joie de l’enfant, faire claqueter les cigognes et sculpter d’étranges créatures dans le dur calcaire de la vallée des Goundafa ? En cet Atlas, pays de la dissidence sans cesse guetté par les policiers, parler est un péril, savoir est un fardeau. Il faudra toute l’intense intimité de Mathilde avec le Maroc, pays de sa mémoire profonde, pour que se fracture un moment le grand mutisme qui pétrifia souvenirs et aveux. Mais fallait-il vraiment faire revivre ce passé-là, enfoui depuis tant d’années entre Tinmel et Amizmiz, là où les oueds roulent ensemble, depuis la nuit des temps, secrets obscurs et pierres de cornaline.