En avant-première du Maghreb des livres des 18/ 19 février 2017 à l’Hotel de ville de Paris, quatre séances centrées sur les grandes bibliothèques publiques de Paris
samedi 14 à 17h30, bibliothèque municipale Robert-Sabatier (29 rue Hermel, 75018 Paris / M° Jules Joffrin) pour une 1ère rencontre littéraire avec Magyd Charfi, dans le cadre de notre opération « Maghreb des livres hors les murs » et de l’événement national « Nuit de la lecture » [www.nuitdelalecture.fr] : il devrait y avoir du monde… et pas des moindres !… En effet la ministre de la culture a fait plus que passer (voir l’affiche: https://coupdesoleil.net/wp-content/uploads/2017/01/Rencontre_Magyd-Cherfi.pdf Oui! la grande salle de la bibliothèque était pleine et Magyd a su enthousiasmer son public, entre autre en dialoguant, mais aussi en lisant lui-même des passages de son livre.
– mercredi 18 à 19h30, rencontre avec notre amie Faouzia Charfi, qui viendra de Tunis pour nous présenter son dernier livre : « Sacrées questions… pour un islam d’aujourd’hui » (Odile-Jacob, janvier 2017) à la Fondation de la Maison de la Tunisie, Cité internationale universitaire (45 A boulevard Jourdan, 75014 Paris / M° Cité-universitaire). Elle l’a présenté aussi à notre séance « galette des rois » du vendredi 20 à l’AGECA, en un dialogue chaleureux avec le public https://coupdesoleil.net/blog/faouzia-charfi-galette-a-lageca/
– samedi 21 à 16h, bibliothèque municipale Naguib-Mahfouz (66 rue des Couronnes, 75020 Paris / M° Couronnes) pour notre 2ème rencontre littéraire, avec Kaouther Adimi, dans le cadre du « MDL hors les murs » Voir l’affiche https://coupdesoleil.net/wp-content/uploads/2017/01/Rencontre_Kaouther-Adimi-1.pdf Là encore la petite salle de la bibliothèque était pleine et le dialogue avec l’auteure de qualité.
– samedi 28 à 16h, bibliothèque municipale Naguib-Mahfouz pour notre 3ème et dernière rencontre littéraire du « MDL hors les murs », avec Bouchera Azzouz, Tahar Bekri et Anouar Benmalek. Cette dernière rencontre du mois de janvier a été aussi une réussite. Tahar , Tunisien de Gabès, nous a dit que, comme ses textes poétiques, sa prose reposait sur une volonté poétique. Il s’agit de récits tirés de ses carnets de notes quotidiennes, prises en particulier au cours de ses nombreux voyages. Il nous lit sa description de l’arrivée en train à Gabès où il revient après une longue absence. Il enseignait jusqu’à hier à l’Université de Nanterre la langue et la littérature arabe.
Bouchera Azzouz, ancrée dans sa banlieue parisienne, écrit (deux livres dont le premier en collaboration avec Corine Lepage) mais aussi réalise des films, dont celui que chacun a pu voir à la télévision française. Elle décrit le courage de sa mère (des mères) arrivée du « bled » vers la France, sans parler ni, bien sûr, écrire la langue de celle-ci. La solide éducation de sa mère lui a permis de surmonter dans son enfance les discriminations qu’elle a connues, en particulier à l’école. Son action actuelle est dans le milieu associatif, après une formation scientifique.
Anouar Benmalek, scientifique lui aussi au départ, nous dit qu’il est citoyen du monde, avec ses attaches algériennes, marocaines et… suisses (une grand-mère… acrobate dans un cirque). L’humour de Anouar, nous dit-il, lui sert à contrebalancer la dureté des thèmes qu’il aborde dans ses récits. Ceux-ci, il les écrits de plus en plus sur des sujets qui lui sont exotiques: si la shoah le hante, cela l’a conduit à découvrir le génocide des Héréros de Namibie, au début du XXe siècle, quand ce territoire était une colonie allemande.
Le dialogue entre nos trois intervenants s’oriente vers une des plaies de la France actuelle: l’islam, pas plus que les autres religions, n’y est à peu près pas enseigné en tant que réalité historique dans l’enseignement public. L’enseignement public moderne de la langue arabe ne concerne que 7000 élèves en France… alors que l’enseignement dispensé dans les années 1980 par des maîtres payés par l’Algérie, le Maroc ou la Turquie (pour aider les jeunes à un « retour au pays » qui ne s’est pas produit) est actuellement relayé par un enseignement de l’arabe mené à l’ombre de nombreuses mosquées, sans aucun contrôle de qualité ni de contenu, théoriquement pour des rudiments de langue et essentiellement pour du catéchisme religieux: il concerne quelque 350 000 jeunes.
Une courte séquence sur Youtube, prise de vue et de son de Bouchera Azzouz https://www.youtube.com/watch?v=d-fMKPELdSQ