Les Lumières cohabitent avec d’autres éclairages ?
Dans Le Monde du 10 novembre 2020, le philosophe Jacob Rogozinski, laïc convaicu, nous dit que « nous, les Français, ne comprenons pas ce qui nous arrive. […] Nous sommes victimes de ce qu’il faut bien appeler l’aveuglement des Lumières […]
Nous n’entendons pas ce qu’affirme Freud : que les religions sont peut-être des illusions, mais qu’il y a malgré tout en elles un « noyau de vérité ». […] Nos ennemis nous font trop d’honneur en nous accusant de « blasphèmer ». Non seulement le blasphème implique d’accorder foi, au moins partiellement, à la croyance à laquelle on s’attaque, mais il suppose de croire au pouvoitr de la langue qui insulte ou de l’image qui caricature. Les plus grands blasphémateurs – Sade, Nietzsche, Artaud- le savaient. [… Nous devons] tenter, dans l’école de la République, de mieux transmettre l’héritage [des religions] dans sa diversité, sa complexité, sa dimension émancipatrice […], et d’abord nous mettre à l’écoute des croyants de bonne volonté lorsqu’ils nous parlent de l’offense que nous leur faisons subir, sans nous en apercevoir ». Si un « non croyant » a besoin de croire en « la science » pour que le monde où nous vivons tienne ensemble, dans la plupart des « civilisations » une grande majorité pense que le monde tient ensemble à la fois grace à de la science et à de la religion…
Marc