2012, à l’IMA, Paris – « Nuit de transe Gnawa-Jazz » avec la troupe Alwane. Alwane est une formation née d’une rencontre. Entre, de ce côté-ci de la Méditerranée, le Mad Nomad Quartet de Lyon, mené par Thierry Beaucoup, et, sur l’autre rive, les quatre musiciens de Dar Gnawa, le groupe de Tanger que dirige le maître initié Abdellah Boulkhaïr El Gourd. Ingénieur électricien, ce dernier s’est trouvé vite emporté par le charme envoûtant de la transe gnawi. D’où sa fondation, en 1980, de Dar Gnawa, pour réhabiliter une culture encore snobée par les médias marocains – avant son succès international grâce au lancement, dès 1998, du festival Gnaoua d’Essaouira, qui les a rapidement convertis au rythme du mysticisme négro-arabo-berbère. Les jazzmen de la capitale des Gaules et les gnawi de la perle du Détroit ont concrétisé leur projet avec Lila derdeba (Nuit de transe), une création où communient avec ferveur saxo, guembri, clarinette, qraqeb, batterie, guitare et basse électriques, et danse frénétique alimentant la montée en puissance d’un chant habité qui invoque les esprits du vaudou islamo-maghrébin. Des couleurs, alwane en arabe, qui entraînent les participants jusqu’au bout de la nuit enfin libératrice des forces mauvaises, réconciliant le spirituel et le terrestre.
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