Algérie : Musique rebelles 1930-1962 – Chanson kabyle ou arabo-andalouse, chaâbi ou raï ont toujours porté la voix de la rébellion en Algérie. Un coffret en rassemble les plus grands interprètes. Ils ont appelé à la résistance contre le pouvoir colonial, dénoncé la misère quotidienne ou pleuré leur pays, ils ont chanté dans les cafés d’Oran et les bistrots parisiens, dans les maquis et dans l’exil, ils ont été censurés, voire emprisonnés : pendant trente ans, la musique permit la prise de conscience nationaliste algérienne. L’idée d’en compiler les principaux interprètes, soit une bonne trentaine, dans ce coffret ouvertement militant, pour commémorer l’indépendance, était donc légitime. D’un point de vue historique, mais aussi musical. A chaque disque sa thématique : l’arabo-andalou, musique savante venue d’Espagne, le bédoui et le raï, musiques légères, la chanson kabyle, d’origine rurale, et le chaâbi, blues populaire de la Casbah d’Alger. La révolte y affleure, de l’hymne national algérien (Kassaman) aux sulfureuses allégories amoureuses de la patrie, propres au raï. L’épais livret, dense mais confus, livre néanmoins quelques clés biographiques essentielles pour cerner des figures comme El Hadj Fergani, le rossignol de Constantine, Cheikha Remitti, l’icône du raï, le Kabyle Cheikh El-Hasnaoui (La Maison blanche), ou encore le rocailleux Dahmane El Harrachi, auteur du célèbre Ya rayah. Dans leurs voix lancinantes aux accents gutturaux, portées par des sonorités rudimentaires ou des arpèges fleuris de mandole, apparaît cette attachante algérianité, mélancolique et sentimentale, rugueuse et fière.
4 CD No Direction Home/Rue Stendhal.
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