Anne Châtel-Demenge – « Comment j’ai tué le consul » (éd. L’Aube), 2012. « Voyager, c’est partir à reculons et sans savoir où on va ». Ce sentiment d’errance, la petite fille de quatre ans ballottée sur les flots méditerranéens ne cessera de l’éprouver. Pour atteindre enfin le port, il lui faudra voyager longtemps dans l’histoire d’une « grande famille » que d’énigmatiques portraits d’ancêtres lui laissent entrevoir. Du consul Deval, qui reçut en 1827 le fameux « coup d’éventail » censé avoir déclenché la conquête de l’Algérie, à un grand banquier irlando-américain ou encore un peintre officiel de la Marine, sa quête entamera les certitudes racines idéalisées. Libérée du poids d’un roman familial emblématique de la colonisation, elle nouera des amitiés algériennes, actualisées par la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance. Née en 1943 à Constantine, journaliste indépendante, Anne Châtel-Demenge a accompli un immense travail d’archives au service d’un récit autobiographique riche, alerte et souvent teinté d’humour, dans lequel chacun trouvera son plaisir au gré de sa sensibilité.
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