Laroui, Fouad, Le drame linguistique marocain, Zellige, 2011, 188 p.
Un livre fondamental pour les amateurs de romans écrits en français par des auteurs du Maghreb: pourquoi sont-ils si nombreux? Laroui nous montre que, sauf exception, ils ne peuvent s’exprimer ni en arabe classique (l’équivalent du latin pour un espagnol ou un français), ni en darija (le dialecte arabe non écrit qui est leur langue maternelle, variable du Maroc à l’Irak). Ces romans sont le trésor commun des francophones sur les deux rives de la Méditerranée. Laroui milite en fait pour que cette darija devienne la langue écrite de l’école, puis des affaires, de l’administration, etc, comme le turc, l’hébreu en Israël ou le grec moderne. Son espoir est conforté par l’usage de la darija au théâtre, dans la chanson, le film ou la télévision, mais aussi par écrit dans une presse naissante ou dans les SMS des jeunes du Maghreb ou du Machrek. Comme il le dit en conclusion, « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».