La déchirure, guerre d’Algérie
11 mars 2012, Télévision France 2
Suite à la diffusion du documentaire de Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora rappelant les principales étapes de la guerre d’Algérie, David Pujadas anime un débat à l’occasion des 50 ans de la signature des accords d’Evian. Il a réuni sur le plateau Benjamin Stora, historien et auteur du documentaire «Guerre d’Algérie, la déchirure», Dalila Kerchouche, journaliste et écrivain, Ali Haroun, ancien dirigeant de la Fédération de France du Front de libération nationale, Danielle Michel-Chich, journaliste, essayiste et traductrice, auteur du livre «Lettre à Zohra D.», chez Flammarion, Jean-Jacques Jordi, historien, spécialiste de l’histoire des pieds-noirs et le père Guy Gilbert, a fini son séminaire en Algérie pendant la guerre et est nommé prêtre en 1965 à Blida. Et avec la participation de Kad Merad, acteur.
Un grand documentaire entièrement composé de films d’époque, dont la colorisation est acceptable parce que, avec le commentaire, elle nous rend actuelle cette histoire atroce que tant en Algérie qu’en France il faut accepter comme atrocité mutuelle. La table ronde après le film a été utile et équilibrée. Pour la « pédagogie » du film, quelques cartes ou graphiques auraient été utiles (masses de populations, zones interdites, barrages électrifiés, investissements du Plan de Constantine), ce qu’on trouve en partie dans le Guerre d’Algérie, mémoires parallèles du Monde hors série février/ mars 2012. Dire et redire que pendant 8 ans toute la population en Algérie (musulmans et pieds-noirs) et toute la population en France (civile, militaire, travailleurs immigrés) ont été marquées par « les événements ». A quand le tome II? Après 1962, les ruraux algériens des camps de regroupement ne sont pas rentrés « chez eux », les centaines de milliers de logis abandonnés par les pieds-noirs ont été investis par une nouvelle population urbaine algérienne, les terres de colonisation abandonnées ont été un énorme enjeu politique. Les centaines de milliers de pieds-noirs, les dizaines de milliers de harkis débarqués en France, les centaines de milliers de travailleurs immigrés qui ne sont plus sujets français mais citoyens algériens s’insèrent dans une société française qui rejette et intègre à la fois.