affiche film La place
La place
« Dahmane Ouzid a fait le choix de la comédie musicale pour arrêter « la mortification ». Un défi dans un pays où l’art a été éradiqué. Plus de conservatoire de danse ni de musique, pas de machinerie, plus de savoir-faire, pas de producteurs, très peu de salles de cinéma… – « Les Algériens ont gardé le couvre-feu dans leur tête », déplore le réalisateur. Un casting de 500 jeunes, garçons et filles, 12 retenus pour, au final, un film pour le cinéma en 35 mm issu d’une série en 18 épisodes tournée en HD pour la télévision algérienne, financeur du projet.
‘La place’ dégage, par-delà le ton faussement léger du genre, une belle énergie, émouvante et souvent drôle, filant l’air de rien, les maux qui rongent la société algérienne : la corruption, le chômage des jeunes, la place des femmes, « l’amour nomade » bâillonné par la tradition et l’intégrisme religieux – « les oreilles ont des barbes et les barbes, des ciseaux » – la quête du mythique visa pour l’Europe, l’exil…
Un film prémonitoire aussi : il est sorti en Algérie en 2009. Avant que la place ne devienne le lieu de révolte des ‘printemps arabes’. Si la forme est parfois kitsch, le propos est juste et fort. Un film militant pour une jeunesse « qui doit malgré tout, assumer la dette de ses parents », espère Dahmane Ouzid. »
Notre commentaire: comme West side story, en apparence « à l’eau de rose »… Le film joue sur le couple place/ HLM; le quartier veut s’approprier cela, les jeunes ont le spectacle comme outil. Saveur d’un arabe dialectal où les mots français ont l’accent parisien, où « elmair » (le maire) est bon enfant.
« La Place ». Comédie musicale de Dahmane Ouzid (France, Algérie 2012). Avec Amine Boumediene, Karim Zenimi, Habib Aichouche. Au cœur d’une cité neuve, un terrain non aménagé : La Place, qui devient source de problèmes, manque d’hygiène, manque de civisme. Les habitants décident de l’aménager : terrain de foot, centre commercial, espace vert, etc. Pendant ce temps, une minorité d’affairistes véreux manœuvre pour se l’approprier, tandis que la majorité silencieuse sombre dans l’indifférence. Les jeunes eux, fuient le quotidien maussade et rêvent d’une vie meilleure, d’amour, de visa…
affiche du film La place
