, Tome 1 Maghreb, l’impossible rupture ; tome 2 Alger la fin des illusions, 267 + 304 p. L’Harmattan, 2010.
Les souvenirs de cette jeune pied-noire tunisienne fille d’un petit colon forment un récit à peine romancé plein d’anecdotes au jour le jour, de 1956 à 1968. Elle se lie aux militants anticolonialistes d’abord à Tunis, puis à Paris, mais surtout à Rabat de 1958 à 1962, puis à Alger avec l’indépendance, jusqu’en 1968. Son premier compagnon appartient à la bourgeoisie arabo-turque tunisienne. Le second est un ami de lycée du précédent, combattant de l’armée algérienne installée du côté marocain de la frontière.
Elle travaille dans les administrations, marocaine puis algérienne, liées aux problèmes agraires. Elle décrit, surtout pour l’Algérie, les rapports entre élites et couches populaires, entre femmes et hommes, entre pouvoirs politiques et citoyens ou sujets. Les relations entre les élites et ces étrangers que sont les français « coopérants » révèlent les formes d’identité nationale et les modes de modernisation des trois pays du Maghreb voici un demi-siècle.