Denise Brahimi – « La dernière rencontre. Camus / Senac » (éd. Marsa), 2011. La dernière rencontre est une œuvre de fiction, qui prend la forme d’une pièce de théâtre parce qu’il s’agissait de montrer l’affrontement dramatique entre deux hommes, à partir de leur correspondance (publiée en 2004). Les deux personnages principaux sont bien réels puisqu’il s’agit d’Albert Camus et du poète algérien Jean Sénac, son cadet de treize ans (né en 1926), mort comme lui à l’âge de quarante-sept ans (1973) à Alger. Réels aussi la plupart des faits évoqués, tels que la remise du Prix Nobel à Camus en décembre 1957. A partir de 1948, des liens d’amitié très forts se sont établis entre Camus et Sénac, du fait de grandes similitudes entre eux : naissance en Algérie dans un milieu très pauvre d’origine espagnole, absence du père, importance affective de la mère, goût précoce de la littérature en général et du théâtre en particulier. Sénac considère Camus comme son père et maître jusqu’au début de la guerre d’Algérie. Mais ils ont sur cette guerre des opinions de plus en plus divergentes. Les scènes représentées dans cette pièce se passent à Paris le 22 janvier 1958, dans le bureau qu’occupe Albert Camus aux éditions Gallimard. A ce moment, les deux hommes ont déjà eu des échanges agressifs et violents. Cependant l’enjeu principal de la rencontre est un espoir de réconciliation; mais il n’en sera rien et dès lors, les deux hommes ne se reverront plus.
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