« Les enfants d’Ayye », Fatéma BAKHAÏ, éditions Dar El Gharb, 2008/ 2010
Trois volumes d’histoire d’une Algérie depuis la préhistoire, à travers une famille, pour comprendre la vie quotidienne des chasseurs, des nomades, des agriculteurs, des citadins, des commerçants et des lettrés, au cours de civilisations méditerranéennes gréco-phéniciennes, romaines et byzantines, msulmanes et turques.
« Pour bien comprendre il faut s’imaginer l’histoire de l’Algérie sous la forme d’un roman singulier et captivant.
D’abord « Izuran » (racine en tamazight) puis la suite tant attendue : « Les enfants d’Ayye ». Il s’agit de l’histoire de cette terre qui commence dans l’obscure maternité de cette formule consacrée : « la nuit des temps » jusqu’à la conquête Arabe pour le premier et de cette conquête jusqu’au traumatisme de la chute de Grenade pour le second. Puis le troisième tome, avec l’emprise turque.
Tout y est : l’histoire, les personnages vivants, les us, les traces, la géographie et la généalogie. Une sorte d’histoire des hommes, homme par homme pour reprendre la formule d’un philosophe, le tout raconté avec un art et une sensibilité qui laissent espérer pour ces romans le plus grand des hommages : les voir un jour figurer dans les manuels scolaires de nos enfants pour un avenir réconcilié avec ses racines.
Personnellement, si j’avais lu ce genre de roman à quinze ans, j’aurais grandi avec moins de colère, moins de frustrations, moins de haine pour moi-même et pour mes semblables, moins de fragilité dans les fondations, moins de doute à chaque acte et moins de mépris pour ma propre histoire. J’aurais pris de l’âge avec un peu plus de fierté et d’armes et mon histoire n’aurait pas été un monologue de clandestin au fond d’une barque mais un dialogue avec des ancêtres et une descendance dans le long cours d’une généalogie qui ne se contente pas de collectionner les noms mais plus que cela : les faits, les gestes, les œuvres, les victoires et les amours » (voir http://alger-mexico-tunis.fr/?p=342 )