Pierre Daum, Le dernier tabou, les « harkis » restés en Algérie après l’indépendance, essai, Solin/ Actes-sud (13200 Arles) 2015, Editions Koukou (Alger) 2016, 535 p.
Pierre Daum a dédicacé et présenté son livre au Maghreb des livres 2016 (Entretien du dimanche 14 février avec Catherine Pont-Humbert). Nous l’avons retrouvé à Toulouse en octobre 2016 (https://coupdesoleil.net/midi-pyrenees/category/evenement/ ). Il juge avec raison que le sort des « harkis » restés en Algérie après 1962, puis de leurs descendants, est un des problèmes les plus importants à élucider pour que l’Algérie comme la France cessent de vivre sur des fantômes du passé.
Rappelons les données de base : de tous temps les puissances coloniales pour leurs conquêtes territoriales, puis pour la police des territoires conquis, ont fait appel à des auxiliaires locaux, meilleurs connaisseurs du terrain comme des populations soumises. Ces auxiliaires ont le plus souvent été recrutés parmi les plus démunis au sein de ces populations : travailler comme soldat (et non officier) ou policier permet de survivre, parfois de s’élever un peu dans la société. Lors des soulèvements qui débutent fin 1954 en Algérie (ce sera la guerre d’Algérie d’un côté, la guerre de libération de l’autre), l’armée française se consacre à « la pacification ». Pour cela elle recrute massivement des auxiliaires, soit dans des corps qui administrativement existaient déjà, soit en en créant de nouveaux. Cette « pacification consiste à vider peu à peu de millions de gens d’immenses régions rurales devenues zones interdites, et à implanter en grand nombre de nouveaux postes administratifs (Sections d’administration spécialisées= SAS) et des postes militaires pour tenir les régions rurales restantes. Pour cette politique, elle recrute une abondante main d’œuvre, entre combattants, gardiens, personnels d’administration ou de service, avec des salaires qui font vivre les familles en même temps que l’auxiliaire lui-même. Cette politique des « harkis » fait concurrence à celle des « fellaghas » qui recrutent pour leurs maquis des combattants qui eux aussi font vivre leurs familles grâce à leur solde. Pour payer ses combattants, le Front de Libération Nationale (FLN) fait payer son « impôt révolutionnaire » essentiellement aux salariés : les Algériens émigrés en France pour y travailler, mais aussi les populations d’Algérie, dont tous ceux qui « travaillent pour les Français », harkis compris évidemment. En face, la France dépense sans compter pour recruter ses auxiliaires, dont elle sait en fait qu’ils paient l’« impôt révolutionnaire ».
Pierre Daum détaille dans la première partie de son livre les enjeux financiers représentés à partir de 1962 par les séquelles de la guerre. Quand les accords d’Evian sont appliqués au printemps 1962 après quelque huit ans de guerre civile, le nouveau gouvernement algérien met en place un vaste système de pensions attribuées à ses anciens combattants et leurs ayants droits (veuves, descendants). Un ministère des anciens combattants gère les droits de cette masse de gens (attribution de pensions, mais aussi de logements, d’emplois, de bourses scolaires ou universitaires). Inversement le gouvernement français licencie ses salariés, essentiellement ses « harkis », et ne consent à verser des indemnités ou pensions qu’à ceux qui sont partis en France en même temps que son armée. Il faut attendre le début des années 2000 pour que les anciens « harkis » restés en Algérie puissent progressivement espérer des pensions pour les services rendus à la France.
Ces données expliquent l’importance du sort des anciens combattants des deux bords et de leurs descendants dans l’Algérie actuelle : combien d’hommes et de femmes ont participé à cette guerre ? Pierre Daum fait la synthèse de ce que l’on en sait, au delà des images pieuses des deux bords. « Ceux qui ont (plus ou moins durablement) travaillé pour les Français » pendant ces années ont été quelque 450 000, alors que ceux qui ont participé (plus ou moins durablement) à la lutte nationaliste ont été presque autant, avec bien souvent plusieurs hommes dans chaque camp au sein d’un clan ou d’une grande famille. Au total une moitié des hommes adultes a pu ne pas participer au conflit (alors que théoriquement tout homme devenant adulte, en Algérie comme en France, était soumis au service militaire obligatoire pour au moins un an et demi). Mais dans une Algérie où la société s’organise en groupes familiaux solidaires sur plusieurs générations, personne ne peut prétendre que sa famille a pu rester à l’écart du conflit.
La recherche menée par Daum porte sur le sort des « harkis » restés en Algérie en 1962. Il montre qu’ils représentent plus des 9/10e : certes leurs chefs français leur ont proposé en mars 1962 de partir de France, mais en un moment où la situation en Algérie, très confuse, ne les incitait pas à fuir en quittant définitivement tous leurs proches. On sait qu’inversement dans les mois suivants la consigne donnée aux officiers a été de n’emmener avec eux vers la France aucun supplétif au moment de leur départ. Sur ces plus de 400 000 hommes restés en Algérie, la plupart ont été gravement persécutés, surtout dans les semaines qui ont suivi l’indépendance de juillet 1962. Les 20000 à 40000 qui ont alors été tués ont été victimes presque toujours d’actes individuels. Les persécutions dans la plupart des endroits ont cessé avant 1963, mais non les discriminations. Des camps d’internement ont aussi été ouverts au même moment avec parfois un régime très dur, pour plusieurs mois. La plupart des internés sont alors libérés : seuls quelques dizaines de milliers de harkis passent de ces camps vers les prisons, parfois pour plusieurs années, sans aucun jugement. Les témoignages recueillis par Daum montrent l’extrême variété des trajectoires individuelles de ces anciens harkis, vie marginale et difficile pour beaucoup, vie « normale » pour beaucoup d’autres.
Pierre Daum a interrogé une soixantaine de « vieux messieurs », rencontrés en 2012- 2014, le plus souvent avec difficulté, dans des bourgs et villages d’Algérie, grâce aux adresses fournies par des associations de harkis vivant en France. Ils parlent d’autant plus facilement qu’ils espèrent, pour eux ou pour des proches, des appuis, ou une reconnaissance, de la part des autorités françaises auprès des quelles ils ont entrepris des démarches depuis que la législation française a changé au début des années 2000. Dans leurs démarches, ils s’appuient sur des écrivains publics, experts en procédure administrative, tant pour le côté français que pour le côté algérien, car les anciens harkis sont le plus souvent démunis face à ces procédures administratives, même si leurs descendants le sont souvent beaucoup moins.
L’enquête de Daum est un document exceptionnel sur l’emploi en Algérie depuis les années 1950 jusqu’en 2013, parce que ce pays, plus que d’autres, a connu une importance exceptionnelle de l’emploi public : ce fut le cas pendant la guerre d’Algérie, certes, mais aussi depuis, à la fois parce que l’Etat algérien indépendant et socialisant a géré les « biens vacants » laissés par les pieds-noirs après leur départ en France, mais aussi parce que cet Etat a disposé de gros moyens financiers, grâce au gaz et au pétrole, pour créer des emplois publics. L’Etat a pour rôle de répandre ses bienfaits sur des citoyens qui revendiquent âprement leurs droits. Ces droits sont souvent refusés aux familles de harkis.
L’enquête de Daum est aussi exceptionnelle parce qu’elle retrouve les mémoires de ceux dont l’honneur s’appuie sur leur fidélité au chef militaire dont ils ont dépendu, dans une guerre civile au cours de laquelle bien peu pouvaient imaginer clairement à quelle « patrie » ils appartenaient, car c’est seulement peu à peu que s’est imposée la réalité de cette patrie algérienne qui créait un Etat de toute pièce.
Le commentaire de Abdelmadjid Merdaci, Docteur d’Etat en sociologie, professeur à l’université Mentouri de Constantine montre comment le livre de Daum est pris au sérieux en Algérie.
[…] Journaliste qui s’est déjà signalé par une enquête remarquée sur les pieds-noirs restés en Algérie, Pierre Daum récidive en révélant l’importance et la diversité de situation de harkis restés en Algérie.
Selon des témoignages d’anciens officiers de l’ALN, instruction avait été donnée de s’abstenir de tout acte de violence contre les harkis et d’assurer, s’il y avait lieu, leur défense. Me Ali Haroun a encore récemment confirmé l’absence de toute directive de la direction du Front ciblant les harkis, alors que M’hammed Yazid, ancien ministre de l’Information, assurait dans un entretien de presse que s’il y avait eu massacre, c’était dans les cantonnements encore sous contrôle de l’armée française. On sait qu’un peu plus d’un millier de harkis avaient été emprisonnés au lendemain de l’indépendance selon les indications données publiquement par le défunt président Ben Bella et que nombre d’entre eux avaient été libérés au courant des années 1960.
Il reste à s’interroger sur l’insoutenable silence de la société algérienne sur la transgression harkie alors même que la position, certes discrète des pouvoirs publics, paraît plus encline à une forme de realpolitik sur le sujet, comme en atteste la sélection d’enfants de harkis dans des équipes algériennes. Il n’est pas sûr que la construction du harki comme traître, figure constamment convoquée, rende complètement compte de la manière dont cela avait été effectivement vécu par ceux qui en subirent le joug.
La violence «harkie». Le harki renvoie d’abord à la violence aveugle le plus souvent délibérée et qui, dans les campagnes, n’avait épargné ni femmes ni enfants. Si tous les harkis ne furent pas forcément des criminels de guerre, il n’en reste pas moins qu’ils sont confondus dans une mémoire algérienne faite de sang et d’incompréhensions.
Dans un ouvrage qui fait autorité sur les massacres d’octobre 1961 à Paris, les historiens anglais James House et Neil Mac Master rapportent dans quelles conditions les harkis, sous le commandement du capitaine Montanier – qui avait déjà sévi au Maroc – animaient la chasse aux militants et sympathisants du FLN. Les harkis mains propres et victimes ? Au regard de l’histoire, ce n’est pas crédible et cela ne justifie pas non plus la prise en otage des drames de l’Algérie en lutte pour son indépendance par un débat politique français aujourd’hui nauséeux.
Il y a à peine une dizaine d’années, le premier secrétaire du Parti socialiste français publiait un ouvrage dans lequel il prenait ses distances avec les dirigeants et les gouvernements de la gauche française – Mollet, Mitterrand, entre autres – et avec leurs positions sur l’Algérie en guerre.
Le président de la République française aurait sans doute gagné à se relire avant d’invoquer «les massacres des harkis» et épouser, par la bande, les antiennes de l’extrême droite. Il faudra bien, un jour, faire toute la vérité sur cette question de massacres présumés de harkis, mais quelle qu’en soit l’ampleur, ils resteront sans commune mesure avec tous les crimes commis par la République française en Algérie. »
La réponse de Daum à son collègue algérien (dans le même quotidien francophone d’Alger El Watan) résume bien ce qui fait actualité dans son livre :
« Très cher Madjid. J’ai lu avec un grand intérêt la tribune que tu as publiée dans El Watan du 15 octobre, en réaction à la déclaration faite par le président François Hollande le 25 septembre dernier.
Il s’agit en France d’une date particulière, puisque depuis 2003, à l’initiative du président de l’époque Jacques Chirac, le 25 septembre est institué «Journée nationale d’hommage aux harkis». Ce jour-là donc, François Hollande a déclaré : «Je reconnais la responsabilité des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France.»
Nous partageons toi et moi un certain nombre de convictions, sur lesquelles se fonde notre amitié. Celle, par exemple, qu’il ne peut y avoir de relation apaisée entre nos deux pays tant que le gouvernement français n’a pas reconnu de façon catégorique et solennelle que la colonisation est en soi un crime, et que ce crime en Algérie, qui a duré 132 ans, a provoqué des millions de morts dans la population algérienne, et un nombre de familles meurtries encore plus important. Je comprends dès lors parfaitement ton irritation, et celle de bon nombre d’Algériens, d’entendre le président de la République française reconnaître de façon catégorique et solennelle la souffrance des harkis, alors que celle du peuple algérien n’a toujours pas été reconnue.
Même si nous savons parfaitement que les propos de François Hollande ont été dictés par un désir indécent de récupérer les bulletins de vote des enfants et petits-enfants de harkis lors de la prochaine élection présidentielle d’avril 2017 (un désir indécent exprimé le même jour par Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, etc., tous candidats eux aussi à la présidentielle), il reste qu’à travers lui, c’est la position officielle de la France qui a été exprimée.
Dans le titre de ta tribune, j’ai immédiatement reconnu ton humour provocateur : les «massacres» des harkis seraient un «détail de l’histoire», au même titre que les chambres à gaz pour Jean-Marie Le Pen. Tu justifies ton propos en soulignant que «quelle que soit l’ampleur de ces massacres présumés, ils resteront sans commune mesure avec tous les crimes commis par la République française en Algérie». Or, même enrobé de provocation, un tel raisonnement ne tient absolument pas debout ! Ce n’est pas parce que le crime n°1 a fait 1000 morts, alors que le crime n°2 n’en a fait que 10, que le crime n°2 ne compte pas, qu’il n’est qu’un «détail», et que l’on doive mépriser les souffrances qu’il a engendrées. Mais surtout, tu appuies ton propos sur plusieurs faits historiques erronés, en même temps que tu en négliges d’autres. C’est sur ces faits que j’aimerais revenir.
1- Le nombre des harkis. Je te trouve étonnamment silencieux sur cette question. Dans mon livre Le dernier tabou…, je démontre que plus de 400 000 hommes adultes algériens ont porté l’uniforme français à un moment ou à un autre de la Guerre de Libération. C’est un chiffre énorme, qui contredit l’histoire officielle d’un peuple algérien qui se serait levé en masse contre l’oppresseur colonial. J’ai d’ailleurs immédiatement été attaqué à ce sujet par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Mais surtout, ce chiffre souligne que la question harkie a concerné – et concerne encore – des pans entiers de la population algérienne. Avec un tel chiffre, il ne peut pas s’agir d’une simple «poignée d’horribles traîtres», mais d’un phénomène très complexe qui touche au cœur du système d’oppression colonial.
2- Les motivations des harkis. Tu évoques à juste titre les travaux consacrés à la question. Ils soulignent «la paupérisation et la misère» des masses paysannes de l’époque, «l’enracinement de conflits tribaux», l’extrême violence exercée par l’armée française, mais aussi, et c’est courageux de ta part de le dire, «les exactions de l’ALN». Notre ami Mohamed Harbi a déjà écrit combien certaines violences injustifiées exercées par des djounoud sur les populations paysannes avaient poussé certains à trouver refuge dans les casernes des Français. En tous les cas, ces travaux contredisent l’idée fausse répandue en France comme en Algérie d’un choix idéologique. Des deux côtés, on aime dire qu’«ils ont choisi le drapeau tricolore». Ce qui, comme tu le sais, est largement faux.
3- Les crimes commis par les harkis. Je suis surpris, cher Madjid, que tu reprennes sans recul critique ce cliché tellement facile du harki violeur de femmes, bourreau dans les salles de torture, ou meurtrier à Paris sous les ordres du préfet Maurice Papon. Or, il s’agit là, comme tous les clichés, d’une exagération de la réalité. Oui, il y a eu des harkis qui ont violé, qui ont torturé, et qui ont assassiné froidement des Algériens. Mais ils ne représentent qu’une toute petite minorité de l’ensemble des harkis ! Et n’oublions jamais que ceux qui ont organisé ces viols, ces tortures et ces assassinats sont des officiers français. Et ceux qui les ont exécutés sont essentiellement des soldats et des policiers français. C’est bien cela que nous voulons, toi et moi, que l’Etat français reconnaisse un jour.
4- Les «massacres» et leur instrumentalisation. Les trois années d’enquête que j’ai menées en Algérie auprès des anciens harkis restés en Algérie (une enquête qu’aucun chercheur français ni algérien n’avait menée avant moi) m’a permis de remettre en cause le discours français du «massacre généralisé des harkis» en 1962. Je montre dans mon livre comment ce discours est utilisé depuis 50 ans par les ultras de l’Algérie française pour justifier leur position sur le mode : «Nous avions raison de nous battre jusqu’au bout car nous voulions protéger les ‘‘bons Musulmans’’ (les harkis) contre les ‘‘terroristes’’ du FLN». Et lorsque «ce salaud de De Gaulle» a abandonné l’Algérie, les «terroristes» ont «massacré» les harkis jusqu’au dernier. Lorsque j’ai démontré dans mon livre que tout ceci était faux, je me suis fait violemment attaquer par ces ultras de l’Algérie française. Je suis donc atterré, comme toi, d’entendre le président François Hollande reprendre à son compte ce cliché des «massacres de harkis». Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne s’est rien passé ! En vérité, des milliers et des milliers d’entre eux ont été tués, assassinés, exécutés. Certains avaient commis des crimes, mais beaucoup n’en avaient commis aucun. Et aucun n’a eu droit à un procès équitable avant son exécution. Peut-on appeler cela un «détail» de l’histoire ? Non, bien évidemment.
5- Les harkis aujourd’hui en Algérie. On connaît le nombre de harkis partis en France en 1962/1963 : 30 000 maximum (100 000 en tout, en comptant leurs femmes et leurs enfants). Donc, si on reconnaît que le nombre d’Algériens qui ont porté l’uniforme français pendant la guerre était très élevé, et que celui des «massacres» est relativement faible, on est obligé de conclure que la majorité des harkis est restée en Algérie après l’indépendance, sans être tuée.
Cependant, cette conclusion ne doit pas servir à alimenter les fantasmes d’un pays «aux mains des harkis» depuis 1962 ! Ni à stigmatiser les enfants de harkis qui occuperaient tel ou tel poste dans l’administration, ou dans telle ou telle équipe de foot ! Depuis quand un fils est-il responsable des actes de son père ?
Pour conclure, je reprendrais une idée de ton texte avec laquelle je suis parfaitement d’accord : l’histoire des harkis est d’une très grande complexité, et il existe en Algérie un très fort déficit des connaissances en la matière. Pourquoi, en effet, aucun étudiant des facultés algériennes d’histoire ou de sociologie ne choisit l’histoire des harkis comme sujet de mémoire de Master ou de thèse de doctorat ? Pourquoi un tel silence ? Pourquoi un tel tabou ? En tant que professeur à l’université de Constantine, ne pourrais-tu pas mettre en place un groupe de recherche sur les harkis afin de produire une connaissance scientifique sur le sujet, loin de toutes instrumentalisations politiques ? Car loin d’être un «détail», cette histoire qui a déchiré une partie du peuple algérien en 1954 continue de ronger de l’intérieur la société algérienne de 2016. Avec toute mon affection et mon amitié, Pierre.