Abdellah Taïa, La vie lente, Roman, Seuil, 2019, 267 p.
En sept chapitres portant chacun le prénom d’un personnage, il nous fait visiter la condition qui serait celle d’un jeune Marocain gay vivant au cœur du Paris « bobo ».
On se souvient que Abdellah Taïa a connu un vif succès avec son roman porté au cinéma L’armée du salut (2006), qui décrivait les violences de la vie d’un jeune marocain homo dans les milieux populaires de son propre pays (nous l’avions rencontré au 14e Maghreb des livres, 2008).
Il nous fait maintenant partager, en un langage poétique parfois très prenant, parfois seulement déroutant, le sort de marginaux persécutés (au Maroc, dans divers quartiers parisiens, dans la France provinciale de l’épuration de 1944). Ces marginaux n’ont qu’un lien entre eux, celui des rêves du héros central du livre, Mounir, reflet de l’auteur.
Claude Bataillon