Coup de soleil est né à Toulouse en 2005, vingt ans après Paris. Celles et ceux qui sont à l’origine de notre association toulousaine avaient participé avant à bien des actions politiques liées au Maghreb. En particulier à des groupes à la fois féministes et démocratiques, dont l’association AYDA qui a porté la création du journal Asma. Celui-ci a publié sans doute au moins huit numéros, dont seulement cinq peuvent être consultés au dépôt légal de la Bibliothèque nationale : le numéro 1 est de novembre 1995 et le numéro 5 septembre 1996.

Au groupe Ayda, la composante féministe était forte, ce qui explique pourquoi le journal Asma relie aussi étroitement le combat démocratique avec la défense de l’égalité femmes/ hommes.

C’est ce qui donne une forte actualité en 2019 à beaucoup de textes que nous avons retrouvés. C’est grâce à la table ronde organisée automne 2018 par Les amis d’Averroès que nous avons recherché ses textes.

Aider nos ami(e)s d’Algérie, contraints de migrer vers la France pendant cette décennie 1990, face à la menace des groupes islamistes radicaux était une priorité. Parfois le pouvoir militaire algérien en place s’en prenait aussi à ces mêmes amis au lieu de les protéger.

Faire connaître le quotidien de la vie en Tunisie ou au Maroc comme en Algérie permettait de sensibiliser tout un public en France, mais aussi de favoriser les échanges entre démocrates des trois pays du Maghreb.

Avant Internet, quand l’édition informatisée balbutiait à peine, faire un journal était tout autant qu’un travail intellectuel un ouvrage d’atelier (ici Nuance du Sud) ou photo, ciseaux et colle avaient leur part. Georges Rivière a mis la main à la pâte.

Plus durable, dans les mêmes années la revue Pour a été publiée à Paris: en partie les mêmes équipes.

Ayda revisité

Retrouver un mémoire écrit vers 2008 par une doctorante en histoire relève de la chance. Paradoxalement, la page de titre de ce texte nous manque, si bien que pour le moment il reste anonyme. Vous pouvez le trouver ici en PDF

 

Ayda copie

Pour vous donner envie de lire ce petit « livre », je l’ai parcouru à nouveau pour vous donner quelques extraits :

 

:  » Le réseau Ayda Toulouse vous invite à une séance d’information sur la situation en Algérie et le réseau de solidarité en France. Avec la participation d’un membre de l’association Ayda Paris le 1er avril 1994, amphi 4 à 12h30 université Toulouse-le-Mirail« .

Tel est le point de départ de l’action qui se déroule principalement sous la forme d’un journal. »

 

« de 1994 à 1998 Ayda a drainé à peu prés 300 adhérents. »

« Grâce au soutien du Conseil Général de la Haute-Garonne, Ayda a pu recevoir en cinq ans une aide financière de 250 000 francs (soit quelque 35000 euros) »

 

« Un réseau national autour de POUR !

Le réseau POUR ! Action & Solidarité avec les démocrates algériens a été créée à Paris en 1996″.

 

» Algérie, démocratie, solidarité droit à la libre circulation, au travail, à un statut, 17 octobre 1961, jetés dans la seine, 17 octobre 1996 laissés dans l’oubli« .

 

« ,… il y eut au départ d’Ayda plusieurs professeurs d’université dont beaucoup faisaient parti du groupe de recherche sur les études féminines (le groupe Simone) à l’université Toulouse – le – Mirail. »

 

« Depuis la création dans l’urgence en 1994, Ayda a accueilli plus de cinquante réfugiés et pour certains leurs familles. Ces arrivées se sont échelonnées au gré des circonstances et des évolutions de la crise algérienne. Au plus fort des violences, c’est à dire de 1994 à 1998, Ayda a du faire face à de nombreuses venues souvent précipitées. »

 

« L’accueil

Ayda s’est fixée comme ligne de conduite de n’accueillir que les démocrates algériens. Dans une interview accordée au journal la Dépêche du Midi, un membre de l’association explique qu’ils  » accueillent des gens pluriels, arabophones, francophones, berbères ou pas. Leur point commun : ils sont menacés ou condamnés à mort par le terrorisme intégriste. Et il est vrai qu’ils sont souvent d’anciens opposants au FLN, déjà persécutés comme tels.1 »

 

« Même si la qualification professionnelle de ces réfugiés était élevée (universitaire, journaliste, cadre, libraire, enseignant…), il leur a été très difficile d’accéder à des emplois. La Dépêche du Midi par exemple a offert des  » piges  » (articles payés au volume en langage journalistique) à quelques journalistes dont Mohamed Bahrour par exemple. L’Université Toulouse – le – Mirail a embauché certains Algériens qui avaient le statut d’étudiants comme vacataire de bibliothèque par exemple »

 

« L’association Ayda a organisé un  » séminaire à Toulouse du 10 au 28 février 1997 sur le thème : la vie associative en Algérie, la démocratie et la journée internationale de la Femme19 » autour du témoignage de militantes de l’association Tarwha n’Fadma n’Soumeur et d’un responsable du MCB (Mouvement Culturel Berbère). Elle a aussi organisé une rencontre le 17 mai 1997, autour du thème de l’Islam et de la démocratie, développant dans une partie la question des femmes autour du film de la réalisatrice algérienne Houria Salhi  » Femmes algériennes « . D’autres initiatives ont été entreprises dans le cadre des journées pour la démocratie en Algérie les 13, 14 et 15 décembre 1997 à Toulouse. »

 

« La revue ASMA

Devant le silence et la difficulté à obtenir une tribune médiatique afin d’expliquer la situation algérienne dans son ensemble, des volontés au sein d’Ayda ont décidé de créer une revue bimestrielle dès le mois de juin 1995 :  » Asma, pour la démocratie en Algérie « . Cette revue essentiellement rédigée par les Algérien(ne)s eux-mêmes, en exil ou en Algérie, a paru de juin 1995 à septembre 1996. Elle a connu six numéros ».

 

« Ayda : l’interface entre Tiaret et Toulouse, La formation de formateurs syndicalistes

La mise en place de formations par Ayda s’est concrétisée également par le projet établi en 1997 entre l’Union Départementale de la Haute-Garonne de la Confédération Générale du Travail (UD-CGT 31), l’Association pour l’Enseignement et la Formation des Travailleurs Immigrés et de leurs familles section de la Haute-Garonne (AEFTI 31), l’Union de la Wilaya de Tiaret de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UW-UGTA Tiaret) et Ayda Toulouse ».

 

« La caravane des associations

Cette  » caravane  » d’associations démocratiques algériennes a pris naissance de manière originale lors d’un déplacement à Alger de la part de Georges Rivière et Hassina Hamaïli . En décembre 1997, les membres d’Ayda assistent à une réunion à la maison de la presse  » Tahar Djaout  »