Leïla Slimani, Le parfum des fleurs la nuit, Folio, Stock, 2022, 150 p.
Un essai, réflexions et souvenirs, au cours d’une nuit à Venise. Elle nous parle du sens de la littérature, mais aussi de ce que c’est pour elle d’être issue d’une lignée maghrébine. « La féministe ; la militante, l’écrivain que j’aspire à être […] devrait vouloir briser les cages, souffler sur les remparts jusqu’à les faire trembler et s’écrouler. « Quand Allah a créé la terre, disait mon père, il avait de bonnes raisons de séparer les hommes et les femmes […] mais les femmes ne pensaient qu’à transgresser les limites. Elles étaient obsédées par le monde qui existait au-delà du portail » C’est ainsi que commence Rêves de femmes (Fatima Mernissi). […]
Je n’ai pas grandi dans un harem[…] Mais je suis le produit de ce monde et mes arrières grands-mères étaient des femmes qui croyaient à la nécessité de ces frontières […] Elles valaient moins que les hommes. Elles héritaient moins qu’eux. » Rappelons les deux récentes chroniques/ romans de Leïla Slimani https://coupdesoleil.net/wp-admin/post.php?post=238922&action=edit
Et le sens de la littérature « Nos sociétés, qui vénèrent le « principe de précaution », le « risque zéro », détestent le hasard car il vient briser nos rêves de contrôle. La littérature, au contraire, chérit les cicatrices, les traces de l’accident, les malheurs incompréhensibles, les douleurs injustes »