(Auteur égyptien. Dernier roman « La bibliothèque enchantée » chez Actes Sud, traduit de l’anglais par Stéphanie Dujols).
L’histoire raconte la visite d’un fonctionnaire qui visite une bibliothèque qui doit être rasée.La mission est pénible. Il y a une double narration. Fiction ou vérité?Le roman a été écrit en 2009 et publié en Egypte en 2010. Je n’ai pas écrit ce roman d’après une histoire vraie, une bibliothèque menacée mais deux ans plus tard j’ai appris qu’une bibliothèque qui ressemblait fort à la mienne était menacée de désertion.
Pourquoi ce rythme et cette double narration ?Chaher est mon alter ego et Sayyid est un personnage fictif, moqueur, nihiliste mais bon avec Chaher. Ils ont un intérêt commun pour que la bibliothèque puisse survivre.
C’est une métaphore du savoir ? On se trouve face à 2 générations différentes qui doivent s’unir pour arriver au but fixé.Il y a l’histoire d’un personnage qui cherche à offrir un cadeau exceptionnel à son épouse, une bibliothèque. Celle-ci devient le symbole de l’amour conjugal.Les symboles changent de sens, l’amour devient connaissance.Peut-être que le lecteur y verra autre chose. Il n’y a pas de connaissance sans amour. Parfois cela peut arriver mais cela donne Hitler.
C’est une écriture descriptive, sèche, il y a peu de métaphores. Quels auteurs vous ont inspiré ?Sans doute Borges, les auteurs classiques égyptiens tel que Nagib Mahfouz. Ils véhiculent d’anciennes idées, mais je change d’influence en moyenne tous les 3 ans.
Dans quelle langue imagine-t-on ?Dans sa langue maternelle généralement. Mais un jour, à Londres, je me suis aperçu que je pensais directement en anglais.Personnellement, je pense plutôt dans ma propre langue mais si un concept n’existe pas dans ma langue, alors je me réfère à l’anglais, la seconde langue que je maîtrise. (Monique Chaïbi)