Les voleurs rêves, Bachir Hadjadj, Albin Michel, 2007
Il s’agit d’un livre, l’histoire de ma famille, à travers cent cinquante ans d’histoire de l’Algérie – d’après les dires des miens qu’ils tenaient eux-mêmes de leurs « anciens », remontant ainsi jusqu’au début de la colonisation – et la mienne propre.
‘Je ne suis pas ‘beurette’, je me sens française jusqu’au bout des ongles, mais j’ai l’impression de manquer d’une dimension et je voudrais savoir d’où je viens’ lui avait dit un jour sa fille. Alors l’auteur lui révèle l’histoire de ses ancêtres – telle que la lui ont transmise ses parents. Il la raconte avec, en toile de fond, la guerre d’occupation et le régime du sabre que connut l’arrière-grand-père Saad, le vieux taleb, la colonisation proprement dite que raconte son père, ancien défenseur de Verdun. Il lui parle de sa propre enfance arabo-coloniale dans une famille polygame, de l’archaïsme du père autant que de son obstination à envoyer ses très nombreux enfants à l’école de la République, de ce que fut son adolescence insouciante et la guerre d’Algérie qu’il fit, malgré lui, comme soldat du contingent. Il lui dit son engagement dans l’ALN puis la période des rêves fous de l’indépendance de l’Algérie et de ses premières dérives, qu’il vécut comme cadre syndical puis technicien de l’industrie.
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