Présentation du documentaire « AZAR » (racine) du réalisateur Malik Bourkache Daoud. C’ est un documentaire sur la vie de 3 femmes en Kabylie.
Le film était précédé d’un concert de musique kabyle « à la sauce electro » à 19h30.
Cette soirée, en présence du réalisateur du documentaire a eu lieu le 18 avril 2024 à 20h au cinéma UTOPIA BORDEROUGE.
Nous étions une petite dizaine de « soleilleux » toulousains dans la salle : une centaine de spectateurs. Un public animé par les jeunes femmes de l’association toulousaine des kabyles « Amazigh » (AMLILI). Un public jeune et enthousiaste, ce qui nous change un peu de nos cercles vieillissants.
Une salle comble qui se lève et danse pour un petit concert de musique berbère. Un multi-instrumentiste et une femme qui chante avec un tambourin !
Plusieurs chants que le public connait et dont il reprend les refrains, des youyous que l’on entend rarement à Toulouse, si ce n’est pour les mariages place du Capitole et qui font râler les bien-pensants. De jeunes femmes aux cheveux libres qui dansent entre les travées, ce qui fait que le spectacle est maintenant dans la salle.
Bref, c’est avant le film que nous avons fait la connaissance de cette association vivante avec laquelle nous devons absolument mutualiser nos initiatives.
Le film est un documentaire de très belle facture pour les images et le son. Il est maitrisé, car il ne sort pas de son objectif qui est de donner la parole à trois femmes kabyles, fortes, belles et dignes, nées à la fin des années 1940, mises en scène par ce cinéaste qui nous raconte son projet : il sélectionne trois personnages qu’il ne connaît pas et il passe avec chacune une petite semaine pour leur faire raconter une vie de labeurs quotidiens. Il montre bien plus les savoir-faire que les produits Les images racontent leurs vies quotidiennes et aussi leur art (Poterie, Tissage) et leurs compétences (Agriculture) issues d’un savoir transmis depuis des générations. Grâce au sous-titrage français sans faille, on suit leurs propos, à la fois passionné et familier. Pour chacune, un attachement à un monde « naturel », celui d’un autre fois qu’elles ont connu et qu’elles se forcent à faire vivre maintenant. Ceux qui connaissent la Kabylie ont vite compris que notre cinéaste avait travaillé dans deux villages à quelques dizaines de kilomètres de Tizi Ouzou.
La projection s’est poursuivie par un échange avec la salle ou tous les avis convergeaient pour féliciter l’auteur.
Avec une seule voix discordante pour dire que ces femmes étaient aussi des victimes puisque les hommes « ne foutaient rien » et les dominaient. Les hommes sont absents du film et c’est un choix assumé par le réalisateur comme il nous l’a expliqué dans le débat qui a suivi. Selon l’un d’entre nous, c’est exagéré, mais est-ce faux ? Notre réflexion va de l’empathie à un décalage que suggère la formule : « nous les femmes, nous faisons tout, sauf que les hommes rapportent le pain ». Ce pain n’est-il pas le symbole de l’argent qui rentre dans les ménages grâce aux salaires que ces hommes gagnent au loin, puis leurs pensions qu’ils perçoivent quand l’âge les a atteints, alors que les femmes, elles, continuent encore leurs tâches au village ?
Voici un an, nous avions déjà beaucoup aimé un autre film de kabyle, Rêve, qui lui était une fiction, plongée donc ce même monde villageois, mais vu sur une face plus sombres.
L’association AMLILI : 1 PASSAGE ROQUEMAUREL, 31300 TOULOUSE
L’association Amlili œuvre à valoriser et mieux faire connaitre la culture amazigh (berbère), en portant des valeurs de partages et d’échanges à travers des ateliers artistiques ainsi que des évènements culturels.
Une page facebook : https://www.facebook.com/p/Amlili-Amazigh-Festival-100091547235146/
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