2013, à la Maison de la musique de Nanterre (Hauts-de-Seine) – « Un soir en Kabylie avec Ali Amram ». Il est né bien après l’indépendance, loin des villes cosmopolites : à 43 ans, Ali Amran représente une troisième voix, à mi-chemin entre les grands chanteurs kabyles (Idir, Aït-Menguellet, El Hasnaoui…) qui ont bercé son enfance et les groupes anglo-saxons (Dire Straits, Santana et bientôt Nirvana) qui constituèrent la bande-son de son adolescence. Autodidacte, tant à la guitare pour écrire ses mélodies qu’au stylo pour composer ses poèmes, le chanteur se fait remarquer dès son premier album « Adhu », en 1994. Une gueule d’ange, des textes bien troussés, des musiques galbées comme il faut, il a tout pour plaire. Pourtant, pas question de jouer les premiers de la classe modèle : il choisit de tracer la route, façon Kerouac, pour ne pas rester les deux pieds dans la même babouche. Quatre ans et bien des histoires plus tard, il est de retour avec un disque plein des idées glanées où le vent l’a mené. Son titre, Amsbrid, le routard en version française. Tout un programme, décalé des ornières du consensuel, à l’image de la vie et de l’appétit de ce citoyen du monde qui vit désormais du côté d’Helsinki, après être passé par Paris à l’orée du millénaire.
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