A la librairie Ombres blanches, le 18 mai 2019, Colette Zytnicki présente deux livres sur les « pieds noirs » algériens. Ils font suite à des ouvrages édités dans les cercles universitaires : Histoire des juifs du Maghreb(2011) et L’Algérie terre de tourisme(2016). En cette année 2019 coup sur coup : 1962, fin de guerre et arrivée des Pieds-noirs… à Toulouse, dans une collection de mini-livres « cette année là à Toulouse », Editions midi-pyrénées, 47 p. (on peut lire dans la même collection : 1871 La Commune, 1939 La retirada, 1942 Mgr Saliège). Petit ouvrage très vivant, qui dans son dernier chapitre (Loin, bien loin de l’Algérie) est un véritable guide de la vie « pied-noire » en région toulousaine… qui n’oublie pas nous autres des Pieds noirs progressistes et de Coup de soleil ! Un « traçeur » de ces souvenirs actuellement : dans quelles boulangeries trouve-t-on à Pâques des mounas ? Une piste : Marcel Bataillon, « Mona, étude étymologique » (Cinquantenaire de la Faculté des lettres d’Alger (1881-1931), Alger, 1932, p. 73-86. Pas de pieds noirs sans hispanisme…

Plus long à approfondir, bien sûr, Un village à l’heure coloniale, Draria, 1830- 1962, Belin, 320 p. est une monographie de centre de colonisation en Algérie, devenu  dans les années 1960 une banlieue d’Alger. Colette nous dit qu’elle ne pouvait choisir que ce « village » parce que ses grands parents « en étaient », sans qu’elle en dise plus. Dans le style de Alain Corbin (Le Monde retrouvé de Louis-François Pinagot. Sur les traces d’un inconnu (1798-1876), le récit vivant de la « cohabitation » des « colons » et des « indigènes », d’après de riches archives, dans lesquelles bien sûr le côté « français » est beaucoup plus fourni. Si l’on en croit la bibliographie de l’ouvrage, on ne recense que deux autres histoires locales de ce type en Algérie : La Calle et Fleurus. Chez les sociologues décrivant le « contemporain «  de leur époque, rien pour l’Algérie, compensé par deux classiques, en Tunisie (jean Duvignaud Chebika, 1968) et surtout au Maroc (Jacques Berque, « Structures sociales du haut atlas » PUF 1955) et quelques ouvrages de géographes (presque toujours au Sahara…).