Nouvelle présentation 9 novembre 2022 à Association Culture berbère, 37 bis Rue des Maronites, 75020 PARIS
Et consulter le programme de ACB d’automne 2022: https://coupdesoleil.net/wp-content/uploads/2022/10/Association-de-Culture-Berbere.-Automne.22.pdf
Dominique Martre: voir ou revoir sa Kabylie à Toulouse chez Zoubir, place Belfort
Une troisième présentation à Toulouse du livre de D Martre! Pour ceux qui n’ont pu venir en Novembre ou en février, alors le 4 mars... à 19h chez Zoubir place Belfort
Après une première présentation en novembre 2021 à Toulouse… https://coupdesoleilsud.fr/2021/11/04/librairie-terra-nova-toulouse-femmes-de-kabylie-jeudi-04-novembre-2021-a-19h-femmes-kabyles-rencontre-avec-dominique-martre-autour-de-son-livre-la-kabylie-en-partage-dans-lintimite/
Flyer pour rencontre du samedi 5 février 2022A ne pas manquer notre amie Dominique Martre présente son ouvrage à nouveau à Toulouse le samedi 5 février à 14h15 au Centre culturel 5 Rue du Faubourg Bonnefoy.
Et ce livre est à l’honneur dans le bulletin de mars de nos amis lyonnais https://www.coupdesoleil-rhonealpes.fr/lettre-culturelle-franco-maghrebine-63
Alors plusieurs d’entre nous ont lu ce livre et nos commentaires arrivent:
Dominique Martre, La Kabylie en partage, dans l’intimité des femmes, préface de Tassidit Yacine, entretien avec Leïla Sebbar et Claudine Vassas, Ed Sans nom (Toulouse) & Koukou (Alger), 281 p.
On a pu entendre Dominique Martre parler de son livre en librairie, puis à l’Espace Bonnefoy, mais il faudra la faire revenir si possible. Espérons aussi l’écouter en mai au MODEL 2022 à Paris (13/15 mai). En attendant Youtube nous donne huit commentaires ciblés de l’auteure
https://www.youtube.com/watch?v=jRTAM94HKb4&list=PLsuxkdgY1WB2UGzdY432aMQxAFdirwg5K&index=8
Pour moi, la Kabylie est composée de lectures, plus 24 heures au printemps 1953, dans l’autocar où Jean Dresch montrait des paysages essentiels à des étudiants géographes : je n’écoutais que d’une oreille, bien plus intéressé par ma voisine. Des lectures : le monde berbère, pour ceux qui s’intéressent au Maghreb profond, a toujours été le « monde indigène superlatif ». Et par rapport à ce monde berbère « en marge », particulièrement dans les montagnes du Maroc, la Kabylie au contraire est au centre, banlieue d’Alger, terre d’émigration vers cette ville dès avant l’époque des Français, émigration très vite prolongée vers la France. Pour moi qui ai travaillé au Mexique, l’équivalent serait Tepoztlan au Morelos, banlieue de la ville de Mexico… et paradis des ethnologues.
Dominique Martre a connu Maillot, village de colonisation en Kabylie, pendant quelques mois vers 1970, enseignant le français en collège et accompagnant un époux médecin « coopérant militaire » à l’hôpital local, comme tant de jeunes de leur génération, préférant cette « expatriation » plutôt que le temps légal de « service » dans une caserne hexagonale.
Dominique aurait-elle pu à cette époque se dire ethnologue dans sa recherche de contacts avec les populations qu’elle apprenait à aimer ? Sans doute pas : la modernité des sciences humaines de l’époque en Algérie s’appelait science politique, économie, sociologie, au pire géographie (les seuls qui avaient alors accès au « terrain »). Rappelons le livre déjà ancien, dirigé par Jean-Robert Henry et Jean-Claude Vatin
L’ethnologie avait mauvaise presse, science typiquement coloniale qui humiliait les populations en les cantonnant dans leurs coutumes ancestrale au lieu de les exalter dans leur modernité naissante.
Dominique a observé, lié des amitiés, pris des notes qui sans doute dès le départ avaient une forme littéraire où sa sensibilité s’appuyait sur le savoir faire de cette prof de français. Puis les décennies passant elle a recomposé, réfléchie, passé au crible de la critique anthropologique un matériel qui ne cessait de croitre grâce à des liens sans cesse renoués, avec l’appui efficace d’universitaires peu conformistes.
Le livre s’ouvre sur une géographie humaine de Maillot, portion de Kabylie examinée à la loupe et sur le temps long, au niveau des acteurs : toutes les familles, les terres confisquées puis rachetées, mais aussi les notables, l’administrateur de commune mixte, les Saint Simoniens. Puis on passe à l’intime, essentiellement celui des femmes, même si le héros d’un chapitre est bagnard aux Amériques. Les deux théâtres les plus poignants sont le collège, avec ses ados, son directeur, ses profs d’arabe égyptiens. Plus encore l’hôpital et ses annexes, où dans la cérémonie de la consultation il faut trier entre urgences graves et désir impérieux des vieilles qui ont besoin de quelques vacances hors du foyer où elles règnent.
Pour décrire tant d’aspects conflictuels de ces sociétés kabyles, le titre du livre, Kabylie en partage, joue sur les deux sens du terme : sociétés profondément partagées, divisées, et empathie de l’auteure… Au total, c’est bien la condition féminine qui est au centre du livre. Qui se souvient des mémoires de Fadhma Aït Mansour Amrouche https://coupdesoleilsud.fr/1968/11/12/1654/ ? Du travail en région parisienne de Camille Lacoste Dujardin sur les femmes kabyles en émigration ?
La qualité de la double édition du livre (Ed Sans nom à Toulouse et Koukou à Alger) montre de quel respect a bénéficié cette peinture du microcosme kabyle dans le monde franco-maghrébin.
Voir le service de presse du livre chez l’éditeur: https://www.leseditionssansnom.com/index.php/2022/01/23/la-kabylie-en-partage/